Histoire de la commune

Histoire saint pardoux 79

Au fil du temps se sont transmises les histoires de notre commune

Grâce à des documents précieusement conservés, nous pouvons ici vous les raconter.

Monsieur Jean-Michel DALLET a eu la gentillesse de mettre à disposition de la commune les mémoires de guerre 14-18, qui recensent les Saint-Pardousiens partis au front. Ce document complet de 33 pages est consultable par ces liens : partie 1 - partie 2 - partie 3 et mis à disposition, en version papier, à l'accueil de la Mairie.

Monsieur Jean-Michel DALLET a complété son travail d'archives avec ce document.

Saint-Pardoux

1792

Les prêtres qui n’avaient pas prêté serment à la Constitution étaient obligés de s’exiler vers l’Italie pour échapper à l’échafaud, où ils devaient se cacher car ils ne pouvaient exercer le culte en public. Le sbire (policier de la Révolution) surveillait.

1795

Ils apprenaient à Rome qu’ils pouvaient rentrer en France, que le calme était rétabli. Hélas à leur retour, ils apprirent que les prêtres fidèles étaient traqués par le gouvernement du Directoire.

1798

Ces prêtres qui continuaient à exercer en cachette furent sans doute dénoncés par des mouchards de l’époque pour obtenir du gouvernement un brevet de civisme. Ce prêtre qui exerçait à Saint-Pardoux fût puni d’emprisonnement et envoyé à Cayenne sur une frégate avec 180 autres prêtres. Il y resta jusqu’à l’avènement de Bonaparte en 1801, date à laquelle les exilés furent rapatriés. Il retourna se réfugier à Saint-Pardoux.

1858

En février fut organisé à Saint-Pardoux le baptême d’une cloche, payée par la commune. Son parrain : M. Claude, Edouard HUBERT, maire de Saint-Pardoux. Sa marraine : Mme Marie de la Salinière, née Pelletier de Montigny.

1860

La FABRIQUE (conseil paroissial) décida de remettre en œuvre les réparations de l’église. Le clocher et la toiture étaient dans un état désastreux et menaçait de ruine. Une souscription fut ouverte à la paroisse, un emprunt de 8000 Francs contracté de même qu’une aide de 3000 Francs du gouvernement fut apportée. Lorsque les travaux commencèrent, les difficultés allaient s’enchaîner : le mur côté nord menaçait de s’écrouler. Il fallait le reconstruire, ce qui obligea la suppression de quatre clochetons qui accompagnaient la Flèche. Les travaux s’achevèrent en 1866.

1878

Il n’y avait qu’une cloche à Saint-Pardoux.

1879

Deux autres cloches furent commandées auprès du fondeur, M. Guillaume d’ANGERS.

L’école de Château-Bourdin fermée, il fut décidé de construire une école à Saint-Pardoux : l’école Saint joseph, route d’Azay-sur-Thouet, le terrain fut offert par M. FRERE. La population fit le terrassement et la famille de la Salinière donna les subsides nécessaires à la construction. L’habitation ainsi que les classes furent achevées assez rapidement et au mois d’octobre 1887 eut lieu l’inauguration de cette nouvelle école, dirigée par des religieuses. On comptait, à cette époque, environ 120 à 130 petites filles dont une vingtaine de pensionnaires.

Le presbytère de Saint-Pardoux a été rebâti par la commune en 1881 et 1882 et agrandi en 1902, pour une assistance à la messe du dimanche à 9 heures d’environ 400 personnes et à 11 heures de 500 à 600 personnes.

Les dates ainsi que les faits marquants relatant l’histoire de Saint-Pardoux et de Château-Bourdin ont été consignés dans un cahier par le curé de Saint-Pardoux, Hypolite GUILBOT, le 1er octobre 1902.

Château-Bourdin

Le chemin des chaussées, connu sous le nom de ROM, qui allait de ROM à Fort MAILLARDS de NANTES, est l’œuvre des Empereurs, TETRIENS et TACITE. Cette voie remonte au moins au milieu du IIIème siècle.

Quelques dates
église chateau bourdin

1170

L’Archevêque GUILLAUME signala son retour de Compostelle par une donation en faveur du Prieuré de CHATEAU-BOURDIN, dont la Fondation est certainement son œuvre, si elle n’est pas celle de son père.

1234

Il confirma l’exemption du taillis dont jouissaient les habitants de CHATEAU-BOURDIN.

1242

Le Prieuré de CHATEAU-BOURDIN avait le droit de chauffage et d’autres usages dans toute l’étendue de la forêt d’Allonne (les bois).

1284

Le Seigneur de PARTHENAY octroya à l’aumônerie de CHATEAU-BOURDIN, qui recueillait également les malades et les pauvres, la Maison Dieu appelée aussi Aumônerie.

CHATEAU-BOURDIN était un passage d’échange de sel, de tabac, de contrebande. Le lieu d’échange était la maison du bois (route de la Boissière, maison de Mme Gouband). Celle-ci se trouvait à côté des bois, les bûcherons aidaient les passeurs. Les chemins aux alentours rejoignaient les bois et facilitaient les échanges et le trafic. Une prison existait à cette époque (la maison de M. Poirault).

Entre le 12ème et le 14ème siècle

La Gâtine était une région en friche : champs de genêts, des ajoncs, des ronces et du bois/taillis. C’est à cette époque que les gens ont commencé à défricher les terrains. Les moines (près d’ici l’abbaye du Bois d’Allonne) ont souvent été précurseurs de ces activités de vie.

1847

Un jeune prêtre (Vicaire) vient aider le prêtre de Saint-Pardoux pour assurer de ses services la chapelle de CHATEAU-BOURDIN. Il y trouva une chapelle délabrée qui n’avait plus servi au culte depuis la Révolution. Une collecte fût organisée auprès des fidèles. Grâce à cela et à l’aide apportée par la famille de la Salinière, la restauration pût se réaliser. L’inauguration eût lieu le 5 septembre 1845 et les services reprirent.

1854

Des religieuses de la Salle de VIHIERS, sur demande d’une administration, viennent à l’Hospice de CHATEAU-BOURDIN pour y donner l’instruction religieuse aux petites filles de la contrée. Elles ont accomplis leurs fonctions durant 38 ans.

1865

L’Administration de l’Hospice se décide à rebâtir la chapelle.

1880

Une cloche fût bénie dans l’église de CHATEAU-BOURDIN.

1882

Les religieuses de CHATEAU-BOURDIN recevaient de la Préfecture l’ordre de cesser leurs œuvres et dévouement sous peine d’exclusion. Par ordre préfectoral, l’école fut fermée. Toute la population se souleva contre cette mesure arbitraire.

Quelques explications…

1854

CHATEAU-BOURDIN était l’un des principaux villages de SAINT-PARDOUX.

Autrefois, il portait le nom de « Pieds de Boue ». Ce village était le refuge des mendiants et des pauvres de la contrée, qui venaient là pour profiter de quelques secours qu’offrait l’Hospice.

«Pieds de Boue» tire également son nom du fait que CHATEAU-BOURDIN offrait un paysage plat qui rendait l’écoulement des eaux difficile. Les chemins en période humide étaient toujours boueux. Des mares avaient été creusées à plusieurs endroits pour assainir l’eau, dont celle à droite en venant de Saint-Pardoux en direction de Château-Bourdin. A une époque, il y avait là un lavoir communal et juste après le bâtiment à droite, était une ancienne chapelle. Des terrassements à côté avaient fait apparaitre des ossements, il y a certainement eu là un cimetière juste à côté de la chapelle, comme c’était de coutume à l’époque. Cette chapelle n’aurait pas été consacrée.

Chemins creux en «Gâtine» veut dire terre gâtée, argileuse et humide. Ces chemins se sont creusés par le passage des charrettes et charrois, tirés par des bœufs et des chevaux.

1850/1870

L’école publique date certainement de cette période, où les religieuses sont venues à l’Hospice.

Le château d’eau dont la source se trouvait au Brossardière et qui alimentait en eau le bourg de Château-Bourdin daterait des années 1930-1935.

Histoire de Robert le Chouan

Quelques dates
Robert le chouan

1769

Naissance au Côteau (village de Saint-Pardoux) de Mademoiselle Angélique Séraphine de LAUZON, fille du Comte Joachim Antoine de LAUZON et de Françoise de PIED de FOND, héritière du Château de Péré, près de Marigny.

Angélique a 26 ans quand naît François Augustin ROBERT, en 1795, enfant d’un couple de domestiques. Le père de Robert est auvergnat, sa mère est une GIRAUD de la BAVIERE du TALLUD (famille descendante d’un compagnon de croisade de Saint Louis).

Robert grandit, il est fort et intelligent, il apprend à lire. Angélique le regarde grandir et malgré leur différence d’âge en fait secrètement son amant.

1818

Une petite fille nommée Marie TIBURCE est abandonnée à la porte de l’hôpital de Parthenay, elle serait le fruit des amours d’Angélique et de Robert. En 1820, cette petite fille née de mère inconnue est reconnue par F.ROBERT qui la confie à sa mère jusqu’en 1823.

1822

ROBERT demande en mariage Pellagie GARSAULT, fille du Maire de Saint-Pardoux. On lui refuse la main de la jeune fille. Alors ROBERT simule un enlèvement et obtient ce qu’il désire.

Mademoiselle de LAUZON fait alors construire la ferme de la Garde (Village) et y installe le jeune couple, tout près d’elle et sous sa protection.

1928

La Duchesse du BERRY voyage dans les provinces de l’ouest, pour remercier cette contrée de s’être soulevée contre la République, par amour pour Louis XVI (première chouanerie). Elle s’y forge de solides relations. A-t-elle rencontré alors Angélique de LAUZON ? On peut le penser.

1832

Révolte en faveur du Duc de BORDEAUX, Comte de CHAMBORD. Un rassemblement s’effectue au Château du Petit Chêne. L’Etat-major est formé entre autres d’Auguste de la ROCHEJAQUELIN (Sieur Henri) et de Louis de CHARRETTE, neveu de CHARRETTE (guerre de Vendée). Sur le terrain, on trouve F.ROBERT que l’on appelle désormais ROBERT le CHOUAN, le général DIOT DE BOISNE et autres lascars, tous décidés à en découdre.

Du côté du gouvernement, on dit d’eux que ce sont des réfractaires à la conscription et on les traque pour leur enlever leurs fusils de chasse.

C’est alors que ROBERT, tel « Robin des Bois » multiplie ses coups. Il s’en prend aux Percepteurs Royaux et ridiculise les gendarmes lancés à sa poursuite en s’échappant sur l’un de leurs chevaux à l’auberge d’AZAY-SUR-THOUET. Ses aventures alimenteront longtemps les causeries des veillées de ce coin de Gâtine.

Mais la révolte échoue, ROBERT doit se cacher dans le creux d’un arbre (chêne de la Cigogne) puis dans la cave profonde et secrète du Côteau (Village).

Tandis que la Duchesse du BERRY est arrêtée à Nantes et emprisonnée à Blaye, ROBERT le CHOUAN s’exile en Savoie (qui n’est pas française alors mais le deviendra seulement en 1860 après plébiscite).

Angélique de LAUZON lui trouve alors une place de garde-chasse en Ile de France. Il tombe malade, sa femme va le chercher et le ramène à la Garde en le faisant passer pour son domestique. Mais elle accouche d’une fille et ROBERT sera alors obligé de se dévoiler. En plein jour, à l’église de Saint-Pardoux, il fait baptiser sa fille Caroline (en souvenir de la Duchesse du BERRY).

Il est à nouveau poursuivi mais cette fois, il se livre sans résistance. Il est jugé à Niort, le 04 avril 1837. Il se défend si bien qu’il sera acquitté.

1837

Angélique de LAUZON donne par testament la ferme de la Garde au couple ROBERT. Mais en 1855, son neveu, Marie Joachim de LAUZON alors maire de Saint-Pardoux fait casser le testament et fait incarcérer sa propre tante, alors âgée de 87 ans, dans une tour de sa demeure. La demoiselle du Côteau (c’est ainsi qu’on l’appelait) y sera enfermée jusqu’à sa mort en 1858 à l’âge de 89 ans. ROBERT rendra  la Garde à son propriétaire mais avec beaucoup de dépit.

C’est alors qu’il achète la Joubertière pour y faire construire dans un champ la copie conforme de la Garde. Il se fait entrepreneur de battage (les premières Batteuses).

Il meurt en 1868 à 73 ans. Sa tombe se trouve dans le cimetière d’AZAY-SUR-THOUET, avec l’épitaphe suivante :

« Ci-gît ROBERT DE LA GARDE, l’un des chefs vendéens de 1832, brave cœur, intrépide soldat, ami sûr, père dévoué. Exilé, Dieu le protégea, qu’il le couvre de sa bonté et prions pour lui. »

Sa femme le suivra 8 jours plus tard dans la tombe. Ils eurent de nombreuses descendances.